Article invité - A vélo et à voile vers Ushuaïa (+ prendre le vélo dans le train en France)

Newsletter numéro 7

Au Rythme du Rail
6 min ⋅ 01/02/2024

Bonjour à tous et bienvenue dans cette newsletter n°7 sur le voyage en train (ou autres transports de surface) et sac à dos ! 

Vous vous êtes peut-être déjà demandé pourquoi notre newsletter s’appelle “Au Rythme du Rail” ? Avec Régis, nous nous sommes bien creusé la tête pour trouvé un titre qui nous permette de mettre au centre un aspect essentiel pour nous dans le voyage : le fait de prendre le temps d’apprécier les distances, de vivre doucement la transition d’un endroit à l’autre pour voir les paysages et les ambiances changer progressivement…

Pour nous, à ce jour, cette expérience se vit beaucoup par le train mais ce fameux rythme que nous trouvons sur les rails d’autres voyageurs l’expérimentent autrement et c’est l’objet de cette newsletter qui met le vélo à l’honneur.

N’ayant jamais voyagé à vélo, nous ne sommes pas les mieux placés pour en parler et nous sommes donc très heureux de vous inviter à voyager avec Blandine et Quentin qui ont passé un an sur la selle de leurs vélos en Amérique du Sud après avoir traversé l’Atlantique en voilier.

Si l’aventure à vélo vous tente, pourquoi ne pas commencer par la France, quitte à pratiquer la multimodalité pour se rapprocher du point de départ ? Vous trouverez des informations à ce sujet dans la 2e partie de la newsletter.

Cette semaine, au départ :

Quai 6 (à vous la parole) : Un an de voyage depuis la France à la voile et à vélo jusqu’à Ushuaïa

Quai 8 (Coup de pouce) : Prendre son vélo dans le train en France

 

Un an de voyage depuis la France, à la voile et à vélo jusqu’à Ushuaïa

Blandine et Quentin sont partis depuis chez eux, en France, avec leurs vélos pour rejoindre le port de La Rochelle et embarquer sur un voilier pour traverser l’Atlantique. A leur arrivée en Amérique, ils sont remontés en selle pour descendre toute l’Amérique du Sud jusqu’à Ushuaïa en avançant au gré des routes, des pistes et des étendues désertiques.

Comment vous est venue cette idée de voyage en voilier et en vélo ?

A la fin de nos études, nous avions tous les deux du temps, et l’envie d’aller découvrir autre chose. Ca faisait un moment que l’idée trottait dans nos têtes 

On voulait voyager avec un faible impact écologique, et prendre le temps de se rendre compte des distances. On a d’abord décidé de faire du vélo, et en même temps, le projet de l’Amérique latine nous plaisait bien. Le fait d’y aller à la voile a d’abord été une idée en l’air, puis en se renseignant on s’est rendu compte que c’était surement possible de s’ajouter comme équipage sur un bateau.

Pendant la transatlantique (© Quentin Maillard)Pendant la transatlantique (© Quentin Maillard)

Au Panama (© Quentin Maillard)Au Panama (© Quentin Maillard)

La majeure partie de votre voyage s’est déroulée à vélo : quel(s) avantage(s) et quel(s) inconvénients avez-vous trouvé à ce mode de transport en Amérique du Sud ?

C’est un transport lent, qui permet de vraiment s'imprégner du paysage et de s'arrêter à des endroits très peu touristiques. A vélo, on est complètement autonomes, ce qui permet une grande liberté. Et le poids se ressent moins que dans un sac à dos, il est possible d’être relativement confortables!

Par contre, on est plus vulnérable, à la circulation déjà, mais aussi aux éléments. Pas facile de pédaler quand il fait -15° ou qu’il pleut des trombes d’eau! Il faut aussi faire des choix: chaque détour pour aller voir un site touristique peut rapidement prendre beaucoup de temps.

Globalement, on a trouvé ce mode de transport vraiment adapté à l'Amérique du sud, car il y a beaucoup d’espace de nature pour camper, et beaucoup d’endroits magnifiques avec assez peu de circulation.

Devant le volcan Cotopaxie, en Equateur (© Quentin Maillard)Devant le volcan Cotopaxie, en Equateur (© Quentin Maillard)

Equateur, vers Angamarca  (© Quentin Maillard)Equateur, vers Angamarca (© Quentin Maillard)

Comment avez-vous fait pour choisir votre itinéraire ?

On avait avec nous un guide touristique de l’Amérique du Sud, qui nous permettait de savoir globalement les endroits qu’on avait vraiment envie de voir. Les cartes papiers indiquent aussi les sites touristiques et les jolies routes, ce qui nous aidait dans nos choix. Et on se basait aussi beaucoup sur les itinéraires d’autres voyageurs via les blogs, ainsi que les informations des personnes que nous rencontrions (locaux ou autres voyageurs). Il y a beaucoup moins de routes qu’en Europe, les choix étaient finalement assez évidents.

Les lacets infinis d’une route au Nord du Perou (© Quentin Maillard)Les lacets infinis d’une route au Nord du Perou (© Quentin Maillard)

C’est tout droit en Argentine  (© Quentin Maillard)C’est tout droit en Argentine (© Quentin Maillard)

Si vous deviez donner une chose dont vous êtes fiers et un regret par rapport à ce voyage ?

→ Le fait d’avoir été de la France à la pointe sud de l’Amérique du sud quasiment sans moteur.

→ Faire le retour en bateau aurait été la cerise sur le gâteau

Enfin arrivés, à la force de nos muscles et du vent ! (© Quentin Maillard)Enfin arrivés, à la force de nos muscles et du vent ! (© Quentin Maillard)

Si vous deviez donner une rencontre qui vous a marquée pendant ce voyage ?

Plusieurs! L'accueil est incroyable dans les pays d’Amérique du Sud, et le fait de parler la langue permet d’aller bien plus en profondeur dans les relation. 

Un de celle qui nous a le plus marquée est en Patagonie, une nuit où on pédalait contre un vent de face extrêmement fort, Kevin s’est arrêté pour nous proposer de nous aider, et on est au final resté 5 jours chez lui, le temps que la météo tourne a notre avantage. L’occasion de découvrir les spécialités culinaires d’Argentine, de mieux comprendre la politique et de découvrir un aspect différent d’une région très touristique.

Rencontre avec un laitier du sud de l'Equateur (© Quentin Maillard)Rencontre avec un laitier du sud de l'Equateur (© Quentin Maillard)

Quel est l’objet le plus utile que vous avez emmené et lequel vous auriez laissé en France si c’était à refaire ?

Des objets très utiles il y en a plusieurs, difficile de choisir entre le réchaud à essence qui ne nous à jamais fait faux bon, ou le filtre à eau qui nous à évité quelques touristas supplémentaires. Un objet inutile serait la bassine pliable, qui n’a jamais servie jusqu’à ce qu’on s’en débarrasse à la moitié du voyage.

Si vous aviez un (ou des) conseils à donner à ceux qui voudraient se lancer dans l’aventure à vélo et/ou à voile ?

Foncez! Il n’y a pas besoin d’être de grands sportifs pour voyager en vélo, il faut surtout aimer être dans la nature et prendre le temps. Et pour ce qui est de la voile, on n’y connaissait rien avant de se lancer, il faut être prêt à apprendre.

Désert du Sud Lipez, Bolivie (© Quentin Maillard)Désert du Sud Lipez, Bolivie (© Quentin Maillard)

En quoi ce voyage a changé votre manière de vivre / de voir le monde à votre retour ?

Une des choses principale à été de réaliser à quel point on à la chance de vivre dans un pays libre, stable et équitable si on le compare à beaucoup d’autres. Et entre autres choses, on relativise aussi davantage le confort d’un chez soi, quand on à passé un an sous la tente.

Sur le Salar d’Uyuni, en Bolivie (© Quentin Maillard)Sur le Salar d’Uyuni, en Bolivie (© Quentin Maillard)

Si vous voulez en savoir plus sur le voyage de Blandine et Quentin, vous pouvez visiter le blog de leur voyage, accessible ci-dessous :

 

La galère de prendre son vélo dans le train en France ? Plus maintenant !

En discutant autour de nous, plusieurs amis nous ont dit que jamais ils ne mettraient leurs vélos dans le train.

Pourquoi ?

Parce que c’est trop compliqué !

D’un autre côté, on peut les comprendre. Qui a envie de porter son vélo sur une épaule et ses affaires de voyages sur l'autre pour entendre un contrôleur te dire que tu n'as pas le droit de mettre ton vélo dans le train ?

Mais en y réfléchissant, les avantages à mettre le vélo dans le train sont nombreux :

  • Sortir des villes à l’arrivée

  • Être autonome sur une partie de son trajet

  • Pouvoir transporter plus en poids que sur son dos

  • Éviter de franchir des cols quand on a la flemme

  • Montrer au monde que la multi- modalité a de l’avenir

  • Montrer à la SNCF et aux usagers que l'on peut et que l'on doit adapter nos usages des transports

Allez, on est sympa, on t’explique comment ça marche !

  1. Tu peux prendre ton vélo dans tous les trains de France sauf :

    1. TER Grand Est sur la ligne Strasbourg - Mulhouse - Bâle du lundi au vendredi de 6h à 8h30 et de 16h à 18h30 : Priorité à ceux qui bossent

    2. Ile de France SNCF + RATP du lundi au vendredi entre 6h et 8h30 et de 16h à 18h30 : Priorité à ceux qui bossent

  2. Dans tous les trains : les remorques, vélos cargos, tandems, tricycles, longtails, vélos couchés sont interdits. (même si des fois, ça passe)

  3. Dans les TGV et Intercités : Réservation obligatoire au moment de la prise de billet avec surcoût entre 5€ et 10€

    1. Pour les TGV ne disposant pas d’emplacement vélos, possibilité de prendre son vélo en housse (90x120 cm)

    2. Possibilité de combiner intercités de nuit et vélo dans un espace aménagé : 10€

  4. Dans les OuiGo :

    1. Vélo non démonté : 10€, option à réserver

    2. Vélo démonté dans housse (90x130 cm) : 5€, option à réserver

  5. Dans les TER (sauf exclu du 1.) :

    1. sur la ligne TER Paris - Dijon - Macon - Lyon, réservation d’une place vélo gratuite obligatoire avec le service “Accès Vélo Garanti”

    2. Durant l’été, certains TER mettent en place des systèmes de réservations

Pour maximiser tes chances de réussite :

  1. Tu peux voyager en dehors des heures de pointes

  2. Essaie de voyager en dehors des vacances scolaires

  3. Voyager à plusieurs, pour s’aider mutuellement à porter vos affaires

  4. Prévois principalement des trajets en TER

  5. Viens tôt sur le quai, ça serait dommage de courir entre ta place assise et l’emplacement vélo

  6. Si tu prends un autre train qu’un TER, pense à réserver la place de ton vélo avant de te pointer sur le quai

Si vous passez l’ensemble de ses étapes et que vous arrivez à voyager en train + vélo : Félicitations, vous êtes un warrior !

Alors, quelle sera ta prochaine escapade à vélo en France ?

Pour aller plus loin :

→ Le site de la SNCF avec les informations pratiques

→ le site France Vélo Tourisme, qui donne plein d’infos pour voyager à vélo (itinéraires, locations, conseils…) avec ci-dessous la page train + vélo qui donne des infos plus complètes

→ Au rayon voyage de votre librairie préférée ou de la médiathèque de votre quartier, il y aura sans aucun doute plein de livres sur le voyage à vélo, plus qu’à aller fouiller dans les étagères ;)

 

Dans les prochain numéro, le 15 février, nous vous proposons d’embarquer avec nous à bord d’un voyage entre rail et montagne.
La destination ?

On vous laisse un (très gros) indice ici :


Au moment où nous écrivons cette newsletter, vous êtes 46 passagers à bord de ce train. Bienvenue à ceux qui nous ont rejoint depuis la dernière édition ! Grâce à vous, on arrive à quasiment remplir le plus petit train français (l’autorail léger X97050 qui comporte 47 places ;)

Si vous voulez échapper au train-train quotidien et partager l’aventure avec nous, suivez nous au rythme du rail.

Et en attendant la prochaine édition, vous pouvez nous suivre sur les réseaux sociaux. N’hésitez pas à nous y laisser un mot si vous avez des retours sur le fond et/ou la forme de cette newsletter ou si vous voulez témoigner dans l’une de nos prochaines éditions.


Au Rythme du Rail

Par Régis & Isabelle Meyer-Messié

Passionnés par le voyage, nous sommes tombés amoureux du voyage en train il y a quelques années.

Nous avons eu l’occasion de partir plusieurs fois en train pour traverser l’Europe. De la mer noire, aux fjords norvégiens, en passant par la montagne slovaque ou les thermes hongroises et jusqu’en Géorgie.

Cette newsletter a pour vocation de vous partager notre mode de voyage : destinations, itinéraires, coups de pouces, actus… mais aussi les récits d’autres voyageurs qui se déplacent aussi en transports de surface, pour que les articles soient le reflet d’expériences diverses.